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Mon écriture sonore évolue. Au tournage, je repère les énoncés des personnes que j’interviewe. Je sens ce que je vais garder au montage ou non. En fonction de mon attention du moment, il m’arrive même de me dire : “pas la peine de continuer l’entretien, c’est sûr je vais tout jeter”. C’est cruel, mais ça arrive.
Et puis il y a les cas à part, comme les propos sympas, mais un peu courts ou entrecoupés de mes relances.
Une matière peu pratique à monter. Pour illustrer mon propos, écoutons un épisode du Baladeur puis un des miens et comparons comment nous nous en sommes sorti.
Dans cet épisode Julien Cernobori ne trouve personne à interviewer. L’astuce consiste à créer du sens entre ce que lui inspire la chanson et ce qu’il a récolté. (Je serai curieux de savoir comment il a justifié ça auprès de France Inter, mais passons.) D’abord il a utilisé cet accident pour raconter par quelles émotions il passe pour aborder les gens. Pour illustrer ça, il s’est appuyé sur une discussion embarrassante avec deux femmes qui ne voulaient pas lui parler, typiquement le genre de son qu’on jette, pourtant l’épisode fonctionne. Il est même assez drôle.
Julien l’avait-il fabriqué au cas où ? Je ne le saurai jamais. Ce que j’observe, c’est qu’il a tout fait pour garder l’attention de l’auditeur grâce à deux leviers : raconter et donner ses émotions. Ça, j’en suis sûr.
Passons à mon épisode. Cet article m’a été inspiré par cette remarque d’un auditeur sur Mastodon qui m’a fait très plaisir. Par contre, l’épisode cité est loin d’être mon préféré.
J’ai fait de belles découvertes depuis mon arrivée ici, comme par exemple Le Mégaphone, de @dimregnier. J’ai écouté plusieurs de ses plus récents épisodes, et ces petites bulles musico-amicales sont toujours de vraies belles surprises. Parmi les derniers, mention spéciale à Territoire secret, autant pour la musique que pour l’auditrice. Il y avait une réelle résonance entre les deux, mais rien qui empêche d’y plonger.
C’est la seconde personne à me faire remarquer qu’elle avait été touchée par cet épisode.
Entendons-nous, il n’est pas raté, mais il n’est pas totalement satisfaisant. La matière récoltée était insuffisante pour créer des allez-retour de sens entre la musique et les propos. L’une étant réduite à être l’illustration des autres.
C’est assez flagrant avec l’intro, j’ai divisé de façon factice une question et une réponse pour laisser une respiration musicale plus longue et permettre à l’auditeur de s’installer dans le podcast. Je n’aime pas beaucoup quand ça s’entend autant. Et c’est parce que je manquais de matière sonore au début que j’ai dû faire ainsi. J’aime accompagner l’auditeur. Lui indiquer où il doit porter son attention. Sur cet épisode, je n’y suis pas tout à fait parvenu.
Ce qui me rassure c’est que livrer un épisode qui ne me convient pas, ce n’est pas grave. Il trouvera tout même grâce à certaines oreilles. L’avantage d’être dans une démarche de progression constante, c’est de pouvoir se dire : “je ferai mieux la prochaine fois”.
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Je m'apelle Dimitri Régnier. J'écris, j'enseigne, je fais du podcast et de la radio.
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