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N°84 : “Si personne ne déteste ce que vous venez de produire, il y a de forte chances pour que personne ne l’aime non plus. SOYEZ RADICAL.”1 - G. Lamarre
En ce moment, je me pose des questions sur la réception du Mégaphone. J’ai fait le choix d’ignorer les chiffres d’écoutes. J’ai des échos certes, mais rien de franc, ni positif, ni négatif. Après une saison complète et une deuxième en cours, il est temps de prendre du recul pour 2024.
C’est là qu’intervient la citation en exergue. J’aime ce format, mais est-ce que les autres l’aiment aussi ? Lors du lancement, j’avais fait le choix de la simplification. Ma phrase d’accroche, “Le podcast qui parle avec le cœur” est un “fourre-tout” pratique qui ne dit rien.
J’ai donc décidé de me mettre à la place d’un auditeur qui tombe sur un épisode au hasard. Qu’est-ce qui peut lui donnez envie d’appuyer sur play ? Le nom ? Bof. L’accroche ? Pas mieux. Tout juste pourra-t-il se dire : “ça à l’air sympa” et encore. Alors, il faut repenser cette première impression y compris sur le plan visuel.
La promesse
Dans une interview donnée dans l’émission Libre à vous, Karine Fillot, professionnelle de radio et directrice d’Elson a fait une remarque qui m’a interpellée. Y a-t-il une promesse à l’attention des auditeurs ? Je ne m’étais jamais posé la question en ces termes. Et pourtant le titre, l’accroche et le visuel sont essentiels.
L’adresse
Le Mégaphone n’est ni une émission sur un sujet de niche, ni de l’audiobloging (l’ADN du podcast). C’est un rendez-vous de découverte musicale et surtoutla réaction qu’elle suscite chez un inconnu. Je m’y mets brièvement en scène pour expliquer ce que l’on va entendre. De temps en temps, je dévie un peu - le podcast le permet - mais la ligne éditoriale reste la même : une proposition singulière et un montage assumé.
SUN ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Pour en faire un produit de radio, j’ai changé le titre La Parenthèse et l’accroche “Dimitri se balade et vous offre une pause dans votre quotidien”. La promesse est claire.
L’expérience sonore
En réécoutant les épisodes, j’ai remarqué que l’appel à l’action en intro (même sympathique) est une expérience “désagréable”. En effet, comme de nombreux créateurs, je me suis conformé à la doxa du podcast ; une forme d’uniformisation censée me rapporter du clic. Est-ce que ça marche ? Je n’en sais rien. Les auditeurs s’en sont-ils plaints ? Non. (En tout cas, ils ne me le disent pas). Autant une intro semble logique dans une émission de flux, autant elle n’a aucun sens dans un podcast que l’on suit. Pire, ce petit message “casse” une partie de l’immersion poétique qui vient derrière. Il “empêche” de prendre une place. Alors, pourquoi continuer à l’imposer ?
Conclusion
Lors des vacances de fin d’année, je vais modifier le visuel et l’accroche du Mégaphone. Je ne sais pas si cela aura une incidence sur les écoutes, mais je m’en fiche. Faire un podcast qui dure c’est difficile et un peu ingrat. Mais, l’auditeur sera plus libre devant une promesse évidente : tout écouter d’un coup, picorer de-ci de-là ou s’abonner pour profiter de chaque sortie comme une “respiration sonore” hebdomadaire.
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L’Étincelle du Créatif - Éd. Pyramyd (2023) ↩
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Je m'apelle Dimitri Régnier. J'écris, j'enseigne, je fais du podcast et de la radio. Si cet article vous a plu, vous pouvez me RÉPONDRE ou vous ABONNER pour recevoir mes posts une fois par mois.