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Comme de nombreux créatifs, je crois, je suis accro à la promesse du plaisir. Exemple : ma ludothèque regorge de jeux auquel je n’ai jamais joué et que je possède depuis plusieurs années. Au moment de l’achat, je n’ai de cesse de me renseigner un maximum sur mon acquisition. Des articles, des avis, des vidéos de test, des revues, des unboxing, je ponce absolument tout ce que je peux trouver. Bref, j’entretiens la promesse du plaisir, comme un livre qu’on achète pour le mettre dans sa bibliothèque, juste pour le bonheur de chercher de quoi lire durant un weekend pluvieux.
Dimanche dernier à Nantes, la météo était affreuse alors, j’ai rompu la promesse du plaisir de Space Hulk - Death Angels, le jeu de cartes. J’ai sorti la boîte de son étagère, installé un tapis sur ma table et mis en place une partie solo. J’ai tellement regardé de vidéos à son propos, qu’il ne m’a fallu que quelques minutes pour m’en remémorer la mécanique. La complexité a tendance à me rebuter. Là, mis à part quelques hésitations, j’ai passé deux heures inoubliables.
Tout le monde s’accorde à dire que Space Hulk est formidable d’inventivité. Je confirme. Son côté punitif n’est pas gênant. Cela participe de la tension. Voir ses Space Marines mourir sur un pauvre jet de dé donne un aspect épique à l’ensemble. Je ne m’attendais pas à autant d’amusement.
OK, la promesse du plaisir c’est sympa, mais je ne peux pas m’empêcher d’esquisser une petite analyse. Je me suis tout de même privé d’années de satisfaction ! En fait, je ne le regrette pas. Il est même fort probable que je patiente à nouveau plusieurs mois avant d’y rejouer. Pourquoi ? Pour la promesse du plaisir. Elle sera toujours là, nichée sur une étagère.
Dans la création, comme dans de nombreux domaines, le désir s’use. Si parfois, je traîne à terminer un podcast ou un article ce n’est pas par fainéantise. C’est à cause de la promesse de plaisir, mais aussi parce que je sais que la fin arrivera inéluctablement, et qu’il faudra passer à autre chose. Ranger la boîte de jeu ou publier un post ou un son c’est enterrer un peu de joie.
J’essaye de faire comprendre autour de moi que si je ne réalise pas plus, c’est pour maintenir la promesse du plaisir et ne pas rompre quelque chose qui deviendrait une simple routine. Or, je ne veux pas tuer le désir, moteur essentiel à n’importe quelle forme de création ; cela reviendrait à briser ce que j’ai mis des années à entretenir.
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Je m'apelle Dimitri Régnier. J'écris, j'enseigne, je fais du podcast et de la radio.
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