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J’ai toujours privilégié des choix personnels dictés par mon instinct et mon envie de créer. Très jeune, c’est le théâtre qui a opéré chez moi cette nécessaire catharsis. Il m’a toujours semblé que la bonne façon d’avancer dans l’existence était de me proposer, à moi-même, une radicalité dans mes choix. Aujourd’hui, à 42 ans, c’est un accident professionnel qui m’amène à reconsidérer la direction à prendre.
Un bref rappel des faits
Pourquoi diable devrais-je changer ? Pour cela, il faut comprendre que le changement est un fait, qui chez moi, se manifeste régulièrement. En 2011, j’ai pris pour la seconde fois, la décision de reprendre ma vie en main alors que ma carrière d’acteur tournait au ralenti et que je devais ma survie qu’à un petit boulot alimentaire de serveur dans un Pub qui a depuis mit la clé sous la porte. Je ne suis pas forcément enclin à parler de moi mais ce petit rappel me semble nécessaire pour comprendre ce qui me pousse encore aujourd’hui à changer. Mû à l’époque par un ras-le-bol quasi désespéré je décidais de faire, ce que beaucoup autour de moi considérait comme impensable : abandonner mon poste de travail et quitter la ville en un mois, sans rien, avec la ferme intention de repartir à zéro, ailleurs.
Aujourd’hui, fort de cette expérience pour le moins radicale, j’aborde ce nouveau virage avec certes beaucoup d’appréhension mais une petite voix lointaine me crie qu’il s’agit de la bonne chose à faire. Pourquoi ? C’est simple… Après m’être battu pour obtenir un poste de travail qui aurait dû être épanouissant et motivant dans une ville que j’aime profondément, j’ai commis l’erreur de croire que j’étais arrivé à mon but : travailler dans l’action culturelle comme je l’avais toujours fait. Une forme de réalisation personnelle qui avait valeur de statut social établi. Erreur !
Chacun s’accordera à considérer que dans l’état actuel du marché du travail, penser que l’on peut rester à un poste professionnel simplement parce-que l’on désire est d’une bêtise sans nom. J’ai donc commis cette erreur et lorsque la réalité de l’incompétence de mon patron d’alors éclata au grand jour, précipitant la faillite de l’entreprise en 2014, la douche fut glacée et le réveil pénible. Il m’aura alors fallu quelques mois de tâtonnement et d’hébétude pour prendre conscience que le réel venait de me coller une gifle monumentale.
Sans-emploi mais pas vaincu
La terreur de me retrouver à nouveau sans emploi m’a fait occulter, jusqu’à il y a peu de temps encore, ce que j’ai acquis durant ces dernières années. L’envie de recommencer, de se remettre en selle. Aujourd’hui, j’aborde ce nouveau chemin inconnu avec détermination mais aussi avec la pleine conscience qu’il va falloir jouer contre la montre, puisque j’ai décidé, en toute connaissance de cause, de ne pas chercher un nouvel emploi mais de le créer.
Sans rentrer dans les détails, les conditions sont tout de même bien meilleures qu’en 2011… J’ai un toit sur la tête je n’ai pas de dettes, et ma survivance est assurée par mon licenciement économique qui me permet de construire mon projet sereinement. Pour me motiver, ma vie personnelle est tout à fait satisfaisante grâce au soutien de mes proches, élément important dans cette entreprise.
Changer pour Créer
Pour conclure ce premier billet, qui je l’espère en amènera d’autres sur mes aventures de créateur d’activité. Je suis désormais dans la phase un peu étrange où après l’Idée vient immédiatement le Doute. Créer une entreprise est sans doute générateur d’accomplissement personnel, c’est en tout cas l’impression que les personnes qui ont franchi ce cap donnent à voir. Mais pour celui qui comme-moi est dans la phase zéro de ce processus, il faut tout de même reconnaitre que l’Inconnu est le grand méchant qui régie mon quotidien. Le déclic viendra sûrement au fur et à mesure que cette aventure prendra corps que les rencontres humaines m’apporteront des réponses, face à ce grand Inconnu qui m’échappe encore et qui n’a pas de nom.
Il reste tout de même une chose à laquelle je m’accroche, l’optimisme incroyable de ceux qui ont eu un jour à faire ce choix, qui me donne envie de me lever le matin, d’aller à la rencontre du monde avec la certitude qu’il y a encore tellement à inventer que l’aventure doit vraiment en valoir le coup. Si vous n’êtes pas encore convaincu, allez voir ce documentaire appelé We Love Entrepreneurs. Il a eu sur moi un effet dynamisant. Si après ces 53 minutes de pur optimisme vous avez l’impression que je suis un naïf, voire carrément un fou c’est que je dois être sur la bonne voie. contributions, même modestes, sont une réelle motivation.
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Je m'apelle Dimitri Régnier. J'écris, j'enseigne, je fais du podcast et de la radio. Si cet article vous a plu, vous pouvez me RÉPONDRE ou vous ABONNER pour recevoir mes posts une fois par mois.