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Depuis l’interview que m’a accordé Pascal Fourtoy sur sa chaîne YouTube, une idée m’obsède : écrire un livre, un truc qui m’est tombé dessus. Écrire c’est gratifiant, c’est vrai, mais écrire quoi ? J’ai commencé par lister les thématiques que je souhaiterai aborder en m’appuyant sur ce blog et sur mes dernières expériences de podcasts. Y en a beaucoup. J’en profite pour laisser mûrir alors, autant le faire ici.
Nourrir la tête.
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Première étape : - j’en ai assez parlé comme ça - foutre la paix à mon cerveau. Me couper de tous les flux d’infos, sauf ceux qui pourraient lui donner du biscuit. Pour faire ça, j’entretiens une base de données de tout ce que je consomme sur le net. (Podcasts, documentaires, articles, etc.) et je stocke ça sur Notion pour pouvoir y revenir plus tard. Enfin, j’utilise de plus en plus la fonction notes de ma liseuse. (Merci à mon petit frère qui m’a soufflé l’idée.)
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Deuxième étape : vivre. Provoquer des rencontres. Boire des coups avec mes proches ou des inconnus. Lire, écouter, regarder les vidéos de gens plus intelligents que moi et qui bossent leurs sujets, comme lui ou lui.
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Troisième étape : écrire. C’est à dire, tenter de faire la synthèse de ce que mon cerveau intègre et digère. Pas toujours bien d’ailleurs. Et surtout, sortir de la réaction (à chaud).
Et après ?
Maintenant que cette routine est en place, je dois m’atteler à la tâche. Le démon de l’illégitimité me souffle à l’oreille : “Pourquoi tu t’inflige ça ?”, “mais enfin, tu ne sais pas le faire ça !”, “tu ferais mieux de te chercher, un vrai travail.” etc. Vous voyez le genre.
Qu’à cela ne tienne. L’idée est là et elle ne veut plus partir… Alors pourquoi ça prend tant de temps ? C’est simple. Depuis quelques années, j’ai appris à comprendre comment je fonctionnais : je suis lent. Je suis un improvisateur, et comme tous les créatifs, ça se construit tout seul en laissant macérer les étapes évoquées plus haut.
Dans une société capitaliste qui privilégie le productivisme - et je ne vous parle pas de la fable omniprésente du mérite - mon attitude n’est pas vraiment la bienvenue. Le tout encouragé par les réseaux sociaux qui nous poussent à nous vendre. Et bah, mon con, il faut une sacrée résistance pour ne pas être embrouillé par cette ambiance.
Dernier point, et non des moindre : se retrouver seul avec soi-même, avec ses doutes, ses angoisses, ses questions, etc. Cette réflexion m’est venue en écoutant ce podcast, dans lequel j’ai compris que flatter son esprit avec de la Dopamine, c’était le plus sûr moyen de s’empêcher de penser.
Vous l’avez compris, s’engager c’est parsemé d’embûches avant même de commencer. Et encore, je vous ai fait grâce de mon éducation. Dans son formidable L’art subtil de s’en foutre, Mark Manson dit la chose suivante1 :
Plus tard, la vie nous apprend à éviter l’échec. Le système scolaire en est largement responsable tout y est rapporté à la performance. Les individus sont évalués sur cette base, et ceux qui ne se conforment pas au cadre sont sanctionnés. Démesurément autoritaire ou passablement réprobateur les parents ne sont pas en reste et ne lâchent pas suffisamment la bride à des enfants sous cloche aseptisée, trop contraints dans leurs initiatives. (Ouf, ce n’était pas mon cas ^^) Et puis il y a tous les médias de masse qui nous abreuvent de réussites spectaculaires sans nous montrer les milliers d’heures d’entraînement nécessaire pour les atteindre.
On part tous avec de sérieux handicaps.
Bloguer, c’est penser à voix basse. Coucher sur son écran la conjonction de ce que je suis avec ce que je donne à manger à mon cerveau. Alors tant qu’à faire, je vais essayer de le nourrir correctement.
Si faire ça sans rien attendre d’autre que de se faire du bien à soi-même, c’est ringard ! Et si, au passage, cela me permet de croiser d’autres personnes qui, comme moi, considèrent que s’interroger sur notre pauvre condition humaine est une hygiène de vie. Alors je veux bien être un ringard.
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Éditions Eyrolles ↩
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Je m'apelle Dimitri Régnier. J'écris, j'enseigne, je fais du podcast et de la radio.
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