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“Même lorsque vous êtes en pleine réalisation, votre projet doit rester le plus possible comme un mirage. Comme le reflet idéal de ce que vous voulez lire, regarder, entendre, voir, toucher ou manger.” 1
Alors que j’apprends qu’un sommet sur l’IA démarre aujourd’hui à Paris, je n’ai pas pu m’empêcher de rattacher cette information avec une citation que j’ai lu hier soir.
“On ne se bat pas dans l’espoir du succès ! […] c’est bien plus beau lorsque c’est inutile !” Puisse cette sentence de Cyrano de Bergerac dans la pièce d’Edmon Rostand être gravée sur tous les frontons de toutes les écoles de commerce autour du globe. La face du monde s’en trouverai à jamais changée. Car ce monde crève d’utilitarisme. 2
Avons-nous été consultés comme citoyen pour savoir si l’on voulait de l’IA ? Réponse : bah non. Est-ce utile ? C’est possible. Comme d’habitude, nos gouvernants ont décidé d’autorité que ça allait tout changer, selon toujours la même logique : utilitaire.
Avec ce petit discours agaçant que j’entends autour de moi : “maintenant que c’est là, il va falloir avec.” Ah bon ? Pourquoi ?
J’ai beau être plutôt technophile, je ne peux pas m’empêcher de trouver ça absurde. Il est très largement documenté que le futur grand défi de l’humanité est avant tout écologique et on nous colle au forceps un machin qui est de fait une hérésie énergétique !
Allez, admettons que “dans l’absolu” ce sera utile. Est-ce que l’IA va nous faire progresser collectivement sur quelque sujet que ce soit ? On n’en sait rien. Ça va rendre service par-ci, par-là (j’en suis témoin), mais ce qui enflamme les adeptes de l’IA c’est l’augmentation drastique de notre sacro-sainte productivité. Nous y voilà ! Encore et toujours. (Better, faster, stronger). Bah moi, je n’ai pas envie.
Je vais continuer à écrire ici, à la main, lentement, péniblement, avec mes doutes, mes errements, mes interrogations, mes frustrations et mes approximations. Je vais faire des choses parfaitement inutiles parce qu’elles me plaisent. Parce que c’est beau. Et si ça vous parle, j’aurai gagné ma journée, ce qui n’est déjà pas si mal.
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Guillaume Lamarre, L’étincelle du créatif. ↩
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Guillaume Meurice, Petit éloge de la Médiocrité. (sponsorisé) ↩
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Notes
Je m'apelle Dimitri Régnier. J'écris, j'enseigne, je fais du podcast et de la radio. Si cet article vous a plu, vous pouvez me RÉPONDRE ou vous ABONNER pour recevoir mes posts une fois par mois.